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Rapport sur les conditions de banque dans l'UEMOA - 2023

L’année 2023 a été caractérisée par une décélération de l’activité économique mondiale induite par la persistance des tensions inflationnistes engendrées par les conséquences des crises géopolitiques, des défis sécuritaires et de la crise russo-ukrainienne. Cette situation a amené les banques centrales à resserrer leurs politiques monétaires avec pour objectif d’endiguer la hausse des prix. Selon les estimations du Fonds Monétaire International (FMI), le taux de croissance de l’économie mondiale est ressorti à 3,3% en 2023, après la hausse de 3,5% enregistrée en 2022.

La zone UEMOA a connu une nette décélération des prix en 2023, en raison notamment de la hausse de la production agricole. Toutefois, le taux d’inflation est demeuré au-dessus de sa valeur cible à 3,7% en 2023, contre 7,4% en 2022. Dans ces conditions, afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, la Banque Centrale a poursuivi en 2023, le relèvement progressif de ses taux directeurs. Ceux-ci ont enregistré des augmentations successives de 25 points de base, le 16 mars, le 16 septembre et le 16 décembre 2023, soit une progression totale de 75 points de base en 2023.

Dans ce contexte, la dynamique haussière de l'offre de nouveaux crédits bancaires observée au cours des dernières années a ralenti en 2023. En effet, le volume de crédits mis en place est ressorti à 19.889,1 milliards en 2023, contre 19.539,1 milliards en 2022, soit un accroissement de 1,8% contre 9,9% un an plus tôt. Ce ralentissement du volume des crédits traduit les effets de la normalisation de la politique monétaire, couplée à un repli des facilités de trésorerie (+2,2% contre +23,1% en 2022). Suivant le secteur institutionnel du bénéficiaire, cette évolution est expliquée par la hausse des crédits octroyés aux Sociétés non financières (+10,7% contre +14,3% en 2022 ) qui représentent 72% du total de crédits octroyés, modérée toutefois par le repli des concours en faveur des sociétés financières (-55,2% contre -35,6% en 2022) et des Administrations publiques (-25,2% contre +27,6% en 2022). Selon la maturité, cette dynamique des crédits en 2023 est due à la hausse des concours dans le compartiment de court terme (+6,6%), atténuée cependant par la contraction des prêts octroyés à long terme (-13,4%) et moyen terme (-11,9%).

L’analyse de la structure des crédits selon le statut juridique met en évidence une prédominance des crédits accordés aux personnes morales (87% en 2023 contre 86% en 2022) par rapport aux personnes physiques (13% contre 14% en 2022). S’agissant de la répartition des crédits aux entreprises suivant la taille, il est ressorti que les Micro-entreprises et PME (MPME) concentrent pour cette année un peu moins de la moitié des ressources mises en place dans l’Union (49%), en baisse de 2 points de pourcentage par rapport à l’année dernière. La part des Grandes Entreprises est ressortie à 51% en 2023. En outre, la structure des crédits selon la durée est restée stable, dominée principalement par les concours à court terme (79% en 2023 contre 75% en 2022), suivis des concours à long terme (12% en 2023 contre 10% en 2022) et enfin ceux de moyen terme (9% en 2023 contre 15% en 2022). En outre, la part des crédits accordés aux femmes est ressortie à 18% en 2023, en légère hausse d’un (1) point de pourcentage comparativement à 2022.

En ligne avec les hausses des taux directeurs de la BCEAO amorcées en 2022, le taux d'intérêt débiteur moyen dans l’UEMOA s’est accru en 2023, tout comme en 2022. En effet, le coût moyen du crédit s’est établi à 6,78%, en progression de 30 points de base (pdb) en 2023, après un accroissement de 22 pdb l’année précédente. Cette hausse des taux d’intérêt débiteurs a été notée sur presque l’ensemble des compartiments notamment, les crédits à la trésorerie (+40 pdb), à l’équipement (+38 pdb), à l’immobilier (+25 pdb) et à la consommation (+16 pdb). Selon le secteur institutionnel, le relèvement des taux a concerné les sociétés financières (+107 pdb), les administrations publiques (+90 pdb), les ISBLM (+65 pdb), les ménages (+37 pdb) et les sociétés non financières (+26 pdb). _________________________________